Le GIRCI est un groupe de recherche interdisciplinaire de l’Université de Cheikh Anta Diop de Dakar, qui regroupe des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des doctorants spécialistes dans les différentes humanités. Affilié à la formation doctorale Société, Espace, Culture de l’École doctorale « Étude SUR L’HOMME ET LA SOCIETE » (ETHOS), il mène des recherches collectives interdisciplinaires, l’encadrement de thèse de doctorat, contribue en amont à la formation des futurs chercheurs à travers le Master.

L’objectif du GIRCI est de développer des programmes de recherche, d’organiser des colloques, des séminaires, des journées d’études, des conférences, des éditions d’ouvrages dans les Cahiers du GIRCI, etc.

Le groupe est composé de membres permanents, de membres temporaires et de membres associés.

Directeur du GIRCI : Babacar Mbaye DIOP

Contact : girci.ethos@ucad.edu.sn

Secrétaire Administratif : Philippe Abraham TINE 

Contact : girci.ethos@ucad.edu.sn

Trésorier: El Hadji Malick Sy CAMARA

Contact : girci.ethos@ucad.edu.sn

Argumentaire

Ces présentes Journées d’Etudes invitent à réfléchir sur la représentation de l’animal dans les différentes disciplines des sciences sociales et humaines à travers les âges. La psychologie, la sociologie, la philosophie, la

littérature, l’histoire, etc. ont interrogé, chacune à leur tour, la représentation du monde animal et son lien avec l’humain. Les travaux en psychanalyse sur le totémisme (Freud, 1913) en sont un exemple. Dans la tradition orale africaine, les représentations ancestrales et contemporaines du monde animal sont omniprésentes, et transportent l’héritage culturel (Bâ, 2004). Les savoirs endogènes, inspirés de la nature (mais aussi par la nature), constituent une source de connaissance inestimable. Les riches travaux de Marcel Griaule (1966) sur les mythes dogons de la genèse ainsi que leur cosmogonie montrent la place prépondérante de l’animal dans les sociétés africaines.

Le conte africain mettant en scène les transhumances entre les mondes visible et invisible, avec les animaux comme vecteurs de savoir et de soin, en sont une preuve irréfutable. Ce genre fondateur, intégrant des dispositifs narratifs zoocentrés, met également en lumière, par la caricature, les travers de la société. Par ailleurs, les animaux ont une fonction identificatoire dans beaucoup de sociétés africaines. Dans la mythologie peule par exemple, la vache, qui apparaît comme un animal divin, fait partie de l’identité peule. Par conséquent, le rapport d’interdépendance entre le peul et la vache conduit à un contrat ou d’alliance reposant sur le principe de réciprocité respectueuse (Kervella-Mansaré 2020). De plus, les travaux menés en psychanalyse sur le rêve,

ou les fantasmes, ont cherché à s’ancrer dans la mythologie européenne, afin de gagner en légitimité. Il est donc naturel, dans une perspective de décolonisation des savoirs, de reconstruire les savoirs endogènes, afin d’enraciner les sciences humaines dans les mythes des cultures africaines afin de connaître le symbolisme qui existe derrière la représentation des animaux, et de leurs liens avec les humains.